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Pathologies musculaires : crampes, contusions, contractures et élongations

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Tout au long de sa carrière, l’athlète est confronté aux blessures et autres contraintes physiques. Les pathologies musculaires possèdent une place importante dans les blessures des sportifs.

Les Doms

Les DOMS (Delayed onset muscle soreness) ou autrement dit « courbatures » sont des douleurs musculaires post effort qui apparaissent 12 à 48 heures après une activité sportive importante ou un travail excentrique (mouvement musculaire frénateur, le muscle activé résiste à une force externe) Il est très courant d’être confronté à des doms lors de la reprise d’une activité physique. Cela se traduit par des microlésions musculaires et non pas par une accumulation d’acide lactique.

Cela entraine un déficit de force, une perte d’amplitude musculaire et diminue les qualités proprioceptives du sportif
Il faut rester vigilant : les déficits de forces d’amplitude et de proprioception qui persistent quelques jours après la disparition des douleurs, sont bien entendu un terrain propice à la survenue de blessures.

On recense souvent des DOMS sur les quadriceps et ischios jambier mais on les retrouve également à la suite d’un travail spécifique de musculation pour le haut du corps.

Ces douleurs musculaires disparition progressivement entre 3 et 5 jours.

Pour éviter l’apparition de DOMS il faut en tout et pour tout adapter l’entrainement pour éviter de proposer une charge trop importante et brutale pour le muscle. La notion de progressivité de l’entrainement est de mise.

De nombreux traitements ont fait l’objet d’études (cryothérapie, étirements, anti-inflammatoires, ultrasons, massages, compression, etc…) et on en conclu que la plupart de ces méthodes sont « possiblement efficaces » et d’autres « certainement inefficaces »

Le glaçage ou cryothérapie sont inutiles à la récupération en revanche les massages précoces, la chaleur et l’apport de carnitine et d’œstrogène par voie orale conduit un effet bénéfique
Il est grandement déconseillé d’appliquer des étirements passifs à la suite d’un effort très intense ou à dominante excentrique car il y a des chances d’augmenter les lésions micro traumatiques.

Les Crampes

La crampe se définit comme une contraction douloureuse et involontaire localisée sur un muscle et plus rarement sur un groupe musculaire.

Les crampes interviennent dans deux cas lors d’un effort et au repos (nocturne). On va s’attarder sur les crampes survenues lors d’un effort.

Elles sont le résultat de l’association de désordres hydro électrolytiques (déshydratation, déperdition sodée par sudation, déficit en magnésium et potassium) qui entraînent une acidose et des phénomènes ischémiques dus à une disharmonie entre le travail musculaire demandé et la production énergétique.

Cette association de réactions désordonnées entraine une contraction d’une douleur intense et une tétanisation du muscle concerné qui se raccourci.

Le muscle est donc en contraction isométrique ce qui va entrainer un arrêt de la circulation sanguine. La forte douleur cède quelques temps après mais le muscle reste endolori, et on peut retrouver une récidive au moindre faux mouvement ou à la poursuite de l’effort.
Les facteurs à l’origine del’apparition de crampes sont multiples et variés. Cela peut être du à l’effort intense, répété et souvent inhabituel, à l’hygiène de vie (récupération), à un déficit de minéraux indispensables au bon fonctionnement du corps humain, à l’alimentation, l’hydratation…

Le comportement à avoir lors du déclenchement d’une crampe est d’étirer le muscle tétanisé (au minimum 30sec). Attention, il est possible que l’étirement du muscle entraine une crampe au muscle antagoniste ! Crampes

Les Contusions

Cette blessure apparait la suite d’un choc direct. Cela entraine un écrasement et par moment une rupture de fibres. La gravitédépend essentiellement de l’importance du traumatisme et de l’étendue de la contusion. On remarque souvent la création d’un hématome par son aspect bleuâtre venant de la rupture des capillaires avec une effusion de sang.

On recense différents grades de contusion :
La contusion bénigne. C’est la plus faible ou l’athlète ressentira une légère douleur avec une gène assez réduite. Il peut reprendre la compétition avec souvent une boiterie qui ne dure que très peu de temps.

Contusion moyenne

La contusion moyenne. La douleur est plus importante et le sportif possède une impotence fonctionnelle lui imposant l’arrêt du sport. Certes la marche sera possible mais elle sera accompagnée d’une boiterie.

La contusion grave. Elle est associée à une dilacération des fibres musculaire ainsi que l’apparition de manière conséquente d’un hématome. Cette fois ci l’impotence fonctionnelle est importante et immédiate. Le sportif a énormément de mal à poser l’appui cela lui est carrément impossible.

La durée du traitement se situe entre 15 et 21 jours mais elle peut varier en fonction de la gravité de la contusion.

Les Contractures

Elle est définie par une contraction musculaire involontaire, durable et douloureuse. La contraction est localisée à un ou plusieurs faisceaux d’un muscle.

Elle se différencie de la crampe par une durée beaucoup plus longue.
On retrouve 2 types de contracture :

  • La contracture primitive qui est le reflet d’un effort qui promulgue un déficit d’énergie ne permettant pas le relâchement musculaire (la relaxation musculaire a besoin d’énergie pour être efficace) Elle intervient soit à cause d’une activité sportive excessive, soit d’une activité physique survenant sur un muscle fatigué.
  • La contracture secondaire est une contracture de défense qui emmène généralement une lésion ostéo-ligamentaire ou musculaire.
    La plupart du temps, la contracture peut provenir d’une contraction réflexe qui vise à protéger le muscle à la suite d’un étirement important.

La douleur se ressent progressivement durant l’effort et elle apparait fortement lors de l’arrêt de l’effort. La douleur gênante similaire a une tension musculaire est localisée et entraine une impotence fonctionnelle.

Lors de cette blessure, le muscle est mis au repos et il peut être chauffé, massé, étiré de manière progressive. La durée de convalescence du sportif est bien plus grande que lors d’une crampe ; elle se situe entre 5 et 10 jours.

Les Elongations

L’élongation apparaît lors d’un effort bref et intense. C’est un accident bénin, le muscle est confronté à un étirement démesuré ayant dépassé la capacité d’élasticité musculaire sans qu’il y ait rupture. La blessure s’associe à une douleur certes limitée mais brutale tout comme un bruit distinctif. Elle se localise en très grande partie au niveau des membres inférieurs.

Il est possible que la douleur apparaisse sans que le sportif ne la ressente mais elle peut se manifester quelques heures plus tard ou le lendemain. Suite à cette blessure il fait face à une légère impotence fonctionnelle initiale

L’examen échographique est difficilement exploitable du fait des mini déchirures qui modifient très légèrement la structure des fibres musculaires.

La durée de repos est relative en fonction de la gravité de l’élongation, elle peut varier entre 5 et 15 jours. Au delà, cela se traduit par une accentuation de la détérioration des fibres et on parle alors d’un claquage ou d’une déchirure musculaire. Généralement l’élongation correspond au premier stade de ces blessures.

Les Déchirures et Claquages

C’est une rupture importante des fibres musculaires suite à une sollicitation du muscle au-delà de ses capacités d’étirement. L’athlète ressent une douleur brutale qui est associée à un bruit de craquement

Ce type de blessure intervient suite à un effort bref et intense. Le muscle n’étant pas prêt à un effort trop violent ; les fibres qui le composent cèdent. On retrouve essentiellement ces blessures sur les muscles en déficit de souplesse et d’étirement tel que les ischios jambiers. Une fatigue de l’organisme du à une mauvaise récupération est un facteur très courant pour l’apparition de déchirure tout comme un échauffement incomplet. Ce dernier ne doit donc pas être négligé.

Suite à la déchirure ou au claquage, on remarque l’apparition d’une hémorragie locale entrainant une impotence fonctionnelle plus ou moins grande en fonction de la profondeur de la déchirure, le geste qui a causé la blessure est difficilement réalisable.

La palpation du muscle touché se révèle douloureuse et son étirement est dangereux car il entraine une aggravation de l’étendue de la blessure. Pour mesurer la dimension, l’examen clinique est indispensable, l’échographie permet de révéler la gravité de la déchirure.

L’arrêt de l’activité physique dépendra bien évidement de la profondeur de la blessure.

Les Facteurs favorisant les blessures

Les facteurs personnels :

  • Déficit de l’élasticité musculaire. Cela limite l’amplitude articulaire et musculaire qui sert lors des mouvements effectué durant l’effort. A noter que cette élasticité diminue avec l’âge.
  • L’état de santé. Comme l’état infectieux, la convalescence et autres…
  • Le facteur psychologique et social (stress, anxiété, l’estime de soi…)

L’hygiène de vie :

  • Le manque d’hydratation, de sommeil, de récupération, l’alimentation déséquilibrée.
  • Les produits dopants.
  • L’hygiène dentaire ainsi que le tabac et les effets de la nicotine.

L’entrainement:

– La qualité de l’échauffement
– Déficit musculaire entre les muscles agonistes et antagonistes
– Mauvaise gestion de l’entrainement

Facteurs environnementaux:

– Climat (humidité, vent, froid…)
– Terrain dangereux

Prise en charge sur le terrain

Dès la blessure :

– Arrêt de l’effort, interrogation du sportif (circonstances de l’accident, le vécu du blessé. Intensité de la douleur, perception d’un bruit, d’un craquement…)
– Observation, (état de la blessure, impotence fonctionnelle ?)
– Le contrôle (inspection suite au traumatisme, comparaison avec le côté sain, recherche d’œdème…)
– La mobilité (active, passive, étirement, contraction musculaire …)
– La palpation (recherche d’un point douloureux sur le muscle avec la pulpe des doigts). Cela s’effectue à la fin du premier bilan pour éviter accidentellement d’aggraver la blessure.

La prise en charge doit se faire rapidement dès la blessure pour permettre d’établir un premier diagnostic et d’entreprendre la conduite à tenir.

On retrouve toutefois des difficultés, d’une part la sous-estimation de la blessure lorsque le muscle est chaud, d’autre part la sollicitation de l’entraîneur qui pousse à la reprise sportive rapide. Cela risque d’aggraver la lésion initiale et d’augmenter le temps d’indisponibilité du sportif.

Suite à la blessure le sportif doit donc agir le plus rapidement possible pour diminuer au maximum sa période de convalescence.
Il faut alors appliquer le protocole GREC dès la sortie du terrain:

G comme Glace :

La blessure entraine une inflammation qui permet de réparer les tissus touchés. Le refroidissement des tissus amène une vasoconstriction des vaisseaux sanguins dans le territoire de la zone atteinte et dans les parties avoisinantes, ainsi qu’une augmentation de la viscosité sanguine. La zone blessée va recevoir alors une plus petite quantité de sang et l’hémorragie sera moins importante. Plus l’hémorragie sera petite, plus le processus de guérison sera rapide. Le fait d’avoir diminué la circulation sanguine va limiter la formation de Glacel’œdème.

Après l’application du froid, le blessé, ne doit pas reprendre immédiatement son activité sportive, puisque le degré de gravité et l’étendue de la blessure sont masqués par l’action calmante de l’application de froid.

Problématique de la bombe de froid

Même si cela diminue l’inflammation, elle agit seulement de façon superficielle sur la blessure (3/4mm). Donc elle n’est efficace que sur des lésions légères (ligaments, partie osseuse…). Sur un groupe musculaire plus important, l’effet est seulement psychologique. Il faut également faire attention au risque de brulure avec la bombe de froid.

La poche de glace

Elle permet d’être plus efficace en profondeur. Lors d’une blessure musculaire la région lésée sera plus longue à refroidir que lors d’une blessure musculaire, l’utilisation de la vessie de glace sera plus intéressante. Il faut faire attention à ne pas appliquer directement le froid, un tissu sera placé entre la peau et la compresse pour éviter toute brûlure

R comme Repos :

L’arrêt de l’activité ainsi que l’immobilisation du membre concerné en position de détente diminue l’hématome et l’inflammation. Pour éviter toute charge de la blessure on utilisera les béquilles pour les membres inférieurs ainsi qu’une écharpe pour les membres supérieurs.

E comme Elévation :

Le fait d’élever la blessure a pour but de diminuer l’afflux sanguin dans la région touché par la blessure et cela facilite le retour veineux. Il est donc conseiller de surélever le membre à 45° et de maintenir cette position avant l’avis médical

C comme Compression :

L’objectif de la compression via un pansement est de pouvoir exercer une pression contre l’hémorragie, qui se développe à l’intérieur de la région blessée. Cela va permettre à certaine fonction de l’organisme visant à réparer la lésion d’être plus efficace. La compression sera forte dans un premier temps puis la traction sera moins importante par la suite. Il faudra toutefois éviter, sauf suite à l’avis médical, de maintenir la compression la nuit.

Il est à noter que certains comportements ne sont pas recommandés tel que le fait d’appliquer de la chaleur ou de masser le muscle blessé.

Les examens cliniques

IRM

Ils permettent d’émettre un diagnostic plus approfondi que celui du terrain. Le bilan effectué via les examens cliniques va apporter la mise en place d’un protocole de récupération pour l’athlète. On en recense essentiellement deux pour déceler les blessures musculaires.

L’échographie :

C’est à partir de cet examen que l’on décèle le mieux les lésions musculaires.
L’échographie permet la visualisation des organes par balayage à ultrasons. L’image obtenue correspond aux différences d’absorption des ultrasons par les tissus

L’IRM :

Cette technique d’imagerie médicale ne provoque aucune irradiation
L’imagerie par résonance magnétique est l’une des techniques les plus récentes. Elle permet de visualiser avec une grande précision les organes et tissus mous, dans différents plans de l’espace. Il est ainsi possible de déterminer la position exacte de lésions autrement invisibles. On va donc pouvoir reconstruire une image précise de l’intérieur du corps: os, ligaments, tendons, muscles, cartilage…

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