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L’ouïe dans le sport

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Après avoir vu ce qui était disponible pour la voix dans le domaine du sport, nous vous proposons aujourd’hui un dossier sur l’ouïe.

L’audition est le mécanisme sur lequel repose l’ouïe, l’un des cinq sens nécessaires à notre équilibre général. Ce mécanisme est fragile. Il est composé de cellules sensorielles peu nombreuses et qui ont la caractéristique de s’user avec l’avancée en âge, de s’altérer de manière irréversible sous l’effet d’un choc acoustique. La qualité de notre ouïe repose donc sur un capital auditif à préserver le plus longtemps possible. Le bruit et son omniprésence fragilisent aujourd’hui les mécanismes de l’audition dès le plus jeune âge. De bonnes pratiques existent pour maintenir cette fonction et profiter de la vie à tous les cycles de la vie.

Comprendre

Les enjeux

L’ouïe est le sens qui permet de percevoir les sons. L’oreille reçoit un signal qu’elle transforme en influx nerveux. Cet influx se propage sous formes d’impulsions électriques jusqu’au cerveau. C’est là que naît la sensation d’entendre. Chacune de ces étapes qui interviennent successivement dans les trois parties de l’oreille (externe, moyenne et interne) peut être altérée et conduire à un trouble de l’audition.

La déficience auditive (DA), qu’il s’agisse de malentendance ou de surdité, est évaluée selon l’importance de la perte auditive ou la localisation de l’altération. Pour mémoire, l’audition est normale lorsque la perte est comprise entre 0 et 20 décibels.

Les risques

De nombreuses maladies ou troubles peuvent affecter l’audition entraînant gène, surdité et isolement social. Si certains maux sont très courants et relativement bénins, d’autres nécessitent d’être pris en charge pour éviter une aggravation irréversible. Tour d’horizon des principales maladies de l’audition.

Les types de surdités

Il existe différents types de surdités. Les surdités de transmission qui se caractérisent par une atteinte de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne ; les surdités de perception qui se manifestent par une atteinte de l’oreille interne. Ces déficiences auditives sont généralement plus difficiles à traiter. Et les surdités nerveuses, qui bien que rares, sont parfois appareillables ou opérables.

Repérer

Les signes d’alertes

La surdité s’installe généralement sans que l’on s’en rende vraiment compte. L’entourage est d’ailleurs souvent le premier alerté. Voici quelques signes qui indiquent la survenue d’une surdité :

  • avoir l’impression que les gens ne parlent pas assez clairement.
  • éprouver des difficultés à suivre des conversations à plusieurs
  • être mal à l’aise dans un environnement bruyant.
  • ne pas entendre la sonnerie du téléphone.
  • ne pas supporter le bruit
  • avoir des difficultés à comprendre les interlocuteurs éloignés.
  • avoir des difficultés à écouter de la musique, à localiser des sons.

Les oreilles des enfants sont particulièrement fragiles. Certains troubles peuvent générer des complications auditives :

  • l’infection du tympan (otite séreuse) est difficile à détecter et peut passer facilement inaperçue. Pourtant une otite séreuse qui ne guérit pas peut entraîner une baisse de l’audition.
  • une allergie ou un reflux gastrique le long de l’œsophage expose au risque d’inflammation de la trompe d’Eustache, entraînant une gêne auditive.
  • Par ailleurs, la présence d’un fumeur dans l’entourage de l’enfant majore tous ces risques.

Les situations à risque

Certaines situations ou états conduisent à développer des troubles de l’audition :

Le traumatisme sonore aigu
: il est le résultat d’une exposition à un événement sonore particulier : un concert, une explosion, des pétards, un feu d’artifice, un coup de feu (stand de tir) ou l’utilisation d’un outil spécifique dans un cadre professionnel par exemple.
Il se manifeste par un ressenti de perte d’audition, et s’accompagne notamment d’une sensation d’oreilles bouchées, de douleurs aux oreilles, d’acouphènes, de bourdonnements d’oreille ou de fatigue auditive.

Le traumatisme de l’oreille : Il fait suite à un choc violent à la tête conduisant à un traumatisme crânien qui peut endommager gravement l’oreille interne et altérer la fonction auditive. En introduisant un objet dans le conduit auditif externe, on peut également causer des dégâts dans l’oreille moyenne et l’oreille interne.

La surdité brusque
est liée à une perte brutale de l’audition sans élément explicatif évident, et dont les symptômes ressemblent à ceux d’une oreille bouchée. Cette surdité, dont l’origine peut être virale ou vasculaire, peut s’accompagner d’acouphènes.

Le barotraumatisme de l’oreille interne
se traduit par une apparition brutale de vertiges et acouphènes associés à une perte de l’audition. Cet événement se produit dans des conditions particulières : plongée sous-marine (problèmes de décompression), décollage ou atterrissage d’un avion.

Les examens

 

L’otoscopie est un examen visuel qui explore les parties accessibles de l’oreille avec un instrument optique en forme d’entonnoir, doté d’un système d’éclairage. Elle se réalise lors d’une consultation en cabinet chez son médecin traitant ou ORL.

L’audiométrie subjective est la mesure de l’audition. C’est le premier examen que réalise un médecin spécialiste en cas de doute.  Elle concerne à la fois les sons (audiométrie tonale) et des mots (audiométrie vocale). Elle est considérée comme subjective parce qu’elle suppose que la personne examinée fournisse des réponses.

L’audiométrie tonale est la recherche de ce que peut entendre l’oreille. L’oreille humaine perçoit des sons plus ou moins graves ou aigus : on parle de fréquences pour désigner la hauteur des sons, qui se mesure en Hertz (Hz). L’oreille humaine entend les sons entre 20 Hz (très graves) et 20 000 Hz (très aigus). Les sons peuvent être très faibles ou très forts : l’intensité se mesure en décibels (dB). Une audition normale est capable de percevoir des sons à 0 dB.

Un audiogramme est la courbe de l’ensemble des seuils, pour toutes les fréquences testées, pour chaque oreille. Il s’agit de la traduction graphique des résultats de l’audiométrie, et des capacités auditives de la personne testée.

La valeur obtenue permet de savoir si l’audition est normale ou de définir le degré de surdité :

  • de 0 à 20 dB : audition normale
  • de 20 à 40 dB : surdité légère
  • de 40 à 70 dB : surdité moyenne
  • de 70 à 90 dB : surdité sévère
  • au-delà de 90 dB : surdité profonde

L’audiométrie vocale mesure la perception de la parole.
Elle s’intéresse aux sons de la parole humaine et cherche à savoir comment ceux-ci sont perçus, à partir de la mesure de l’intelligibilité. Pour ce faire, des mots soigneusement sélectionnés sont diffusés dans un casque, et le sujet doit les répéter.
L’évaluation permet de savoir à quelle intensité une personne peut répéter de manière fiable les mots entendus, déterminant ainsi un seuil d’intelligibilité.
La courbe et le seuil obtenus en audiométrie vocale complètent l’audiogramme.

La tympanométrie permet de savoir si la trompe d’Eustache fonctionne correctement. Après avoir introduit une petite sonde dans l’oreille du patient, le spécialiste lui fait écouter différents sons, tout en augmentant ou en diminuant la pression dans l’oreille. La capacité d’audition dépend de la sensibilité du tympan. Associé à l’audiométrie tonale et à l’audiométrie vocale, ce test permet à l’examinateur de déterminer la gravité de la perte d’acuité auditive.

Les oto-émissions acoustiques (OEA) :
Quand l’oreille perçoit des sons, elle en émet en retour. A l’aide d’une petite sonde placée dans le conduit auditif externe, on peut recueillir ces oto-émissions. La présence d’oto-émissions témoigne d’une audition normale ou d’une perte auditive.

La prévention

Pour éviter une exposition trop importante de ses oreilles au bruit (lors des concerts notamment ou dans le cadre professionnel), il est important d’utiliser des protections auriculaires par obturation du conduit auditif externe. Il peut s’agir de modèles standards, ou de modèles adaptés à chaque conduit auditif externe et confectionnés par un audioprothésiste.
Il existe aussi des coquilles de protection (casques) simples ou possédant une fonction antibruit, c’est-à-dire que le casque émet un contre son pour masquer le son arrivant sur le casque.

Prévenir et guérir

Qui consulter

Le médecin généraliste fait le premier examen et oriente vers les spécialistes si nécessaire.

L’oto-rhino-laryngologiste (ORL) est le médecin spécialisé pour les affections de l’oreille et les questions d’audition. Il procède à l’otoscopie (examen du tympan et du conduit auditif), pratique les tests audios mesurant les seuils d’audibilité du patient, son intelligibilité, sa faculté de discrimination, sa tolérance au bruit.

L’audioprothésiste est le spécialiste de la correction auditive. Il propose un choix d’appareils, facilite leur apprentissage et renseigne sur les aides techniques à disposition. Ce professionnel de la correction auditive n’intervient que sur prescription de l’O.R.L.

L’orthophoniste est le professionnel qui prend en charge la prévention, l’évaluation et le traitement des déficiences et des troubles de la communication. Il peut utiliser de nombreuses techniques : linguistique, neurologie, psychologie, phonétique.

Le psychologue peut intervenir pour apporter une aide supplémentaire dans l’acceptation de la surdité, la perte auditive pouvant en effet avoir des effets traumatisants.

Les services d’urgence : en cas de perte de l’audition brutale, il ne faut pas hésiter à consulter un ORL dans un service d’urgence.

Les conduites à tenir

 

Pour un enfant :

Dès que l’enfant se plaint ou au moindre doute sur son acuité auditive, il est essentiel de faire contrôler ses oreilles.
Un trouble auditif même mineur entraîne une déformation des sons dans le cerveau, notamment de sons proches comme pe et be par exemple. Ces déformations peuvent créer un handicap sérieux pour l’enfant, particulièrement lorsqu’il abordera l’apprentissage de la lecture.

Le traumatisme sonore aigu : Il faut intervenir très rapidement, dans les heures qui suivent, afin d’évaluer finement la perte auditive. Les professionnels pourront utiliser des traitements ciblés (vasodilatateurs, corticoïdes) pour stopper le processus toxique qui peut s’avérer irréversible.

La surdité brusque peut être minorée et confondue avec un banal bouchon de cérumen : la victime attend alors que cela passe alors qu’une intervention médicamenteuse urgente est requise, à base de corticoïdes. Seule une exploration ORL complète permet de mettre en évidence ce phénomène.

Le barotraumatisme de l’oreille interne : Les circonstances d’apparition étant très précises, l’identification de la cause de la perte auditive est aisée. Le traitement associe en principe des corticoïdes, vasoconstricteurs et vasodilatateurs. Un geste chirurgical est parfois nécessaire pour favoriser un éventuel écoulement de liquide de l’oreille interne.

Les traitements

La surdité de transmission

Présence de cire ou d’un corps étranger : il doit être enlevé avec un peu d’eau tiède.
Otites externe et moyenne : se traitent par un antibiotique local ou oral selon les cas.
Traumatisme de l’oreille moyenne : si un tympan est perforé, le médecin traite l’infection. Si celle-ci est grave, on peut réparer le tympan en pratiquant une tympanoplastie (greffe sur la perforation du tympan).
Otosclérose : Une intervention chirurgicale consiste à remplacer l’étrier par un piston de métal ou de plastique.

La surdité cochléaire

Vieillissement et origine congénitale. La surdité dans ce cas ne se traite pas. On recommande de porter un appareil auditif pour amplifier les sons.
Otosclérose cochléaire : Traitement à base de fluor.
En cas d’Infection bactérienne, un antibiotique peut être donné. Sa durée d’utilisation dépendra de la gravité de l’infection.

Les traumatismes, tumeurs, bruits extrêmement forts.

La surdité pourra être réversible, selon l’importance des dommages et les traitements possibles.
Quand les causes sont inconnues, le médecin peut prescrire un vasodilatateur à fortes doses, de la cortisone et certains anti-inflammatoires.
Si le nerf auditif est sectionné, la surdité est irréversible. Aucune chirurgie ne permet de réparer un nerf auditif sectionné.
Tumeur bénigne. La croissance de la tumeur peut être stoppée par une radiothérapie localisée. Le chirurgien peut aussi choisir d’enlever la tumeur. L’ablation de la tumeur est la meilleure façon de retrouver son audition.

L’appareillage auditif

Peu de patients consentent à s’équiper d’une prothèse. Car elle est encore perçue comme un signe extérieur de vieillesse, inesthétique et cher.
Pourtant des progrès considérables ont été réalisés dans ce domaine.

L’implant cochléaire chez les enfants

Plus les enfants sont opérés tôt, meilleurs sont les résultats obtenus. Ils retrouvent un univers sonore et verbal qui facilite l’apprentissage de la parole

L’implant cochléaire chez les adultes

Il n’y a pas d’âge limite à la pose d’un implant cochléaire. Chaque cas est unique et devra être étudié en fonction de la volonté du patient d’éviter l’isolement, de conserver des activités sociales ou professionnelles.

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