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Cordes vocales et voix : clés pour le sport

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La voix est une fonction effectuée par les cordes vocales (aussi appelées désormais plis vocaux). Les plis vocaux ressemblent à des lèvres, placées à l’horizontal et nichées au creux du larynx derrière la pomme d’Adam. Et en grand sportif (ou en sportif du dimanche) je fais attention à ma voix (et donc à mes cordes vocales) car sur le terrain elle peut me servir !

Elle peut me servir à différentes choses comme :

  • Appeler la balle
  • Interpeller un coéquipier
  • Exprimer ma joie
  • Indiquer que je suis là
  • M’aider à relâcher la « pression » pendant l’effort

Le pli vocal

Mais commençons par la base, comme indiqué ci-dessus la voix est produite par le pli vocal, qu’est-ce que ce pli ?

Le pli vocal est constitué en profondeur d’un muscle et en superficie d’une muqueuse de couleur blanc nacré, lorsqu’elle est saine.

La vibration

Mis en vibration par le souffle pulmonaire, les plis vocaux s’ouvrent et se ferment des centaines de fois par seconde.

Ils sont tout petits et mesurent environ 2 cms de long pour 5 mm de large chez l’adulte.

Le signal sonore

Pour devenir un son articulé et timbré, le signal sonore émis au niveau du larynx est ensuite amplifié et articulé par ce qu’on nomme « les cavités de résonance » : fausses nasales, bouche, pharynx.

Notre voix

Notre voix est donc le résultat d’une coordination fine entre trois étages corporels : le tronc, le cou et la face dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle l’appareil vocal.

Selon les individus, cet appareil génère des comportements phonatoires. Ceux-ci sont plus  ou moins écologiques en termes de santé vocale.

La voix nous permet de produire des sons. Les trois paramètres acoustiques du son sont la hauteur, l’ intensité et le timbre.

Lorsque la voix est défaillante

Une altération de la voix s’appelle une dysphonie.

En cas de dysphonie, la voix est généralement altérée au niveau des trois paramètres. Le timbre peut donc  être  enroué, voilé, cassé, sec, rauque, la hauteur devenir plus grave ou plus aiguë, l’intensité plus faible, et l’individu se sentira toujours globalement plus fatigable.

Lorsque la voix n’est plus audible, réduite au chuchotement, on parle d’aphonie.

Comprendre

Comprendre comment fonctionne sa voix est la base pour pouvoir s’en servir au mieux et la traiter comme une reine !

Les risques :

Petit catalogue des pathologies vocales les plus fréquemment rencontrées :

Une petite trentaine d’affections peuvent altérer la voix.

Celles que l’on rencontre le plus souvent est le forçage vocal.

Le forçage vocal

Le forçage vocal n est pas une pathologie mais c’est un effort vocal ou un mauvais comportement phonatoire ponctuel qui se traduit par une fatigue vocale passagère.  Si le locuteur adopte un repos vocal et change de comportement dès l’apparition de la fatigue vocale engendrée par cet effort prolongé,  on observe la disparition du symptôme.

Mais le forçage vocal peut devenir récurrent lorsque le locuteur ne s’accorde pas de temps de récupération vocale et de résolution des symptômes.

On assiste alors à un engrenage  dit « cercle vicieux » du forçage vocal qui est à l’origine de la plupart des pathologies vocales.

Une maladie de la voix s’appelle une dysphonie.

Ayant pour origine une utilisation inadaptée de la voix comme le forçage vocal, elles ont pour effet tous les paramètres acoustiques de la voix. Elles s’accompagnent ou non de lésions sur les cordes vocales.

D’autres sont aussi fréquentes, voyons ensemble à quoi elles correspondent.

Le nodule :

Très fréquent, le nodule est une sorte de « durillon » localisé de la muqueuse du pli vocal. Il est le résultat d’un forçage vocal prolongé en intensité forte. Quand la lésion est récente on peut envisager de la rééduquer mais si le nodule est ancien, un acte chirurgical sera nécessaire. La voix est généralement rauque, voilée, aggravée et présente souvent des « couacs ». Les aigus sont impossibles.
Le nodule du pli vocal reste l’exemple le plus représentatif des lésions consécutives à une dysphonie dysfonctionnelle. On le rencontre souvent chez les enseignantes.

Le polype :

Est une tumeur bénigne qui se développe souvent au cours d’un épisode de forçage vocal paroxystique.
La voix est souvent éraillée, enrouée, instable. L’individu est souvent très essoufflé quand il parle. L’intensité comme la hauteur de la voix sont diminuées.
Les polypes doivent être opérés.

Les kystes :

Se présentent sous forme de tuméfaction arrondie. Les kystes s’opèrent.
La voix est généralement fatigable avec des « couacs », et comme pour les autres pathologies avec lésions du larynx, la hauteur et l’intensité sont diminuées.

L’ulcère de contact :

Est une ulcération de la muqueuse dû à un comportement vocal inadapté chez des sujets anxieux et introvertis associé dans la majorité des cas, à un reflux-gastrique.
La voix est altérée tant dans sa hauteur que dans son intensité et le timbre est assourdi.

La paralysie du pli vocal

La paralysie du pli vocal se traduit par une immobilisation d’un ou des deux cordes vocales dans des positions variées. Les troubles qu’il en résulte peuvent aller de la simple dysphonie associant voix faible, souvent éraillée avec fatigabilité vocale par essoufflement, à une difficulté à respirer et/ ou à déglutir. La paralysie laryngée est souvent consécutive à une intervention chirurgicale en rapport avec la thyroïde, le cœur, les poumons ou les cervicales.

La laryngite aiguë

La laryngite aiguë très fréquente est une inflammation aiguë des cordes vocales le plus souvent d’origine virale. Si elle est bénigne, elle peut être cependant à l’origine de la mise en route d’un forçage  vocal en compensation de l’aphonie qu’elle provoque.

Les laryngites chroniques

Les laryngites chroniques sont des inflammations persistantes des cordes vocales. Elles se caractérisent par un enrouement permanent de la voix qui se décale souvent vers les graves. Elles sont souvent dues à un agent infectieux ou toxique tel que le tabac mais aussi à des infections ORL ou pulmonaires.
La voix est aggravée, le timbre rauque et éraillé, l’intensité et la hauteur diminuées.

Le cancer de la corde vocale

Le cancer de la corde vocale existe également. Il est révélé par une dysphonie persistante et/ou une difficulté à respirer. Dans la très grande majorité des cas, il est provoqué par l’alcool et le tabac. Tant qu’il reste localisé à la corde vocale, il est généralement indolore.

L’aphonie psychogène

Se caractérise par une altération sévère de la voix parlée, voire d’une aphonie totale  en l’absence de lésion laryngée.
Ce type d’aphonie est bien souvent consécutif à un événement particulier vécu inconsciemment comme un traumatisme ou lié à une dépression.

Repérer

La première étape est de pouvoir repérer les signes, les situations à risques et les typologies d’examen dédiées.

Les signes

Plusieurs signes, surtout s’ils sont persistants, doivent amener à s’interroger  voire à consulter :

  • La laryngite chronique ou les laryngites à répétition avec épisodes d’aphonie récurrents
  • Avoir constamment un voile sur la voix
  • Etre enroué
  • Se sentir essoufflé lors de l’émission vocale et éprouver des raideurs dans le dos ou la nuque à la parole prolongée
  • Avoir de plus en plus de difficultés à parler fort
  • Avoir la voix qui casse fréquemment,
  • Ne plus avoir accès aux aigus de sa voix ou ne plus pouvoir chanter
  • Sentir que sa voix s’aggrave de plus en plus et/ou s’éraille
  • La toux
  • Des picotements de la gorge et le raclage de gorge

Situations à risques

Certaines situations ou certains états conduisent à développer des pathologies vocales :

  • Les postes exposés au risque vocal (enseignants)
  • L’environnement :
    • pollution acoustique
    • craie, feutre
  • L’individu :
    • Antécédents familiaux
    • Antécédents personnels
    • Infection à répétition, inflammation
    • Reflux gastro-œsophagien
    • Trouble de la statique
    • Retard de la prise en charge du trouble vocal
    • Maladie neuromusculaire

Les examens

Certains examens peuvent être réalisés pour examiner le larynx en vue de diagnostiquer ou non un trouble vocal.

L’étude

L’étude de la mobilité globale des cordes vocales et de leurs vibrations est le plus souvent possible grâce à la réalisation d’un examen stroboscopique qui permet d’apprécier la qualité des mouvements d’ouverture et de fermeture de la glotte lors de la phonation

La laryngoscopie

La laryngoscopie permet au médecin d’observer le fond de la gorge, le larynx et les cordes vocales à l’aide d’un endoscope ou d’un fibroscope.

Pour aller plus loin passez un examen complémentaire, vous pouvez réaliser un bilan de l’audition, des explorations fonctionnelles respiratoires, une imagerie (scanner ou IRM) ou encore un électromyogramme sont parfois nécessaires pour préciser la cause de la dysphonie.

Faire face

Maintenant l’objectif est de pouvoir faire face aux problématiques et veiller sur votre voix, car c’est très important !

Qui consulter ?

Le médecin généraliste réalise le premier entretien et doit orienter vers les spécialistes suivants :

L’ORL

L’ORL, spécialiste du nez de la gorge et des oreilles, établit un diagnostic, fait un bilan vocal, prescrit un traitement adapté, et éventuellement des examens complémentaires.

Le phoniatre

Le phoniatre traite les troubles de l’appareil vocal,  la déglutition, le bégaiement et la communication. Il fait un bilan vocal, prescrit un traitement et si nécessaire une intervention chirurgicale et peut aussi prendre en charge une rééducation vocale (plus rare).

L’orthophoniste

L’orthophoniste est un auxiliaire médical qui travaille sur prescription médicale. Il est formé aux troubles du langage, de la parole, de la voix, de la déglutition et de l’audition. Après un bilan vocal complet, l’orthophoniste propose en accord avec son patient une rééducation vocale. Celle-ci consiste en une trentaine de séances généralement hebdomadaires de 30 minutes. Entre chaque séance, il est conseillé au patient de pratiquer les exercices qui lui ont été recommandés.

Mais aussi consulter si besoin avec d’autres spécialistes : pneumologue, allergologue, psychologue, neurologue ou orthodontiste par exemple.

Le pneumologue

Le pneumologue peut suspecter un problème respiratoire lié à une dysphonie.

L’allergologue

L’allergologue peut suspecter une allergie respiratoire associée à un problème de la voix.

Le psychologue

Le psychologue ou le psychiatre peuvent aider  à diagnostiquer les problèmes vocaux d’origine psychologique

Le neurologue

Le neurologue traite les troubles vocaux supposés d’origine neurologique.

L’orthodontiste

L’orthodontiste détecte les troubles de la position des dents qui conduisent à une mauvaise articulation et par suite,  peuvent affecter la phonation.

Conduites à tenir

Selon les maux, il y a différentes conduites à tenir :

Face à une forme aiguë :

Le repos vocal s’impose. Un traitement symptomatique peut être proposé, avec une éventuelle prise de corticoïdes (toujours sur prescription). L’humidification de l’air est fortement recommandée

Face à une dysphonique chronique avec lésion des plis vocaux :

Une intervention chirurgicale suivie d’une rééducation vocale peut être proposée. Dans tous les cas la rééducation orthophonique est nécessaire.

Traitements

La laryngite aiguë impose un repos vocal strict accompagné d’une bonne hydratation. Des antibiotiques sont le plus souvent inutiles dans cette affection virale mais des anti-inflammatoires peuvent être prescrits en cas de gêne respiratoire.

Le malmenage vocal et les dysphonies dysfonctionnelles sans lésion laryngée : une rééducation orthophonique associée si nécessaire à des cours de chant peuvent être proposés. Un bilan phoniatrique initial permet de suivre les progrès induits par la rééducation.

Les dysphonies avec lésions bénignes des cordes vocales : nodules, polypes, œdème…  La modération vocale  est toujours  une réponse adaptée. Une intervention chirurgicale peut parfois être nécessaire pour enlever un polype par exemple  posé sur une corde vocale, qui altère la vibration et gène la bonne fermeture des cordes.

Les laryngites chroniques : Le tabac est souvent en cause. L’arrêt est vivement conseillé. Et il est parfois nécessaire, en cas d’ œdème important sur les cordes vocales, d’avoir recours à la chirurgie.

La paralysie laryngée : elle se soulage par repos vocal, rééducation orthophonique et intervention chirurgicale.

Chirurgie des plis vocaux

Longtemps considérée comme dangereuse pour la qualité de la voix, la chirurgie des cordes vocales peut être maintenant envisagée avec beaucoup plus de sérénité.

L’ORL qui la pratique utilise soit la technique du laser, soit les techniques de la micro-chirurgie (chirurgie assistée au microscope sur de petites structures anatomiques).

Bien pratiquée, et suivie d’une période de quelques jours de silence total puis d’une rééducation orthophonique menée par un orthophoniste spécialisé en phoniatrie, l’intervention chirurgicale donne souvent de bons résultats.

La prévention

Pour prévenir les troubles de la voix, quelques attitudes et réflexes simples peuvent être adoptés :

Le geste vocal

Il convient tout d’abord de s’interroger sur son geste vocal afin de savoir ce que l’on fait avec sa voix, puis de respecter quelques règles  simples :

  • Tenez-vous droit mais pas raide
  • Votre dos et votre nuque sont-ils tranquilles quand vous parlez ou chantez  ou criez ?
    Interrogez-vous sur votre comportement phonatoire.
  • Amusez-vous à bouger votre bassin et vos épaules quand vous sentez que vous n’arrivez pas à porter ou placer votre voix comme vous le voudriez
  • Détendez vous  et respirez: pour que les cordes vocales vibrent bien, le souffle doit être libre.
  • Utilisez volontiers une respiration thoraco- abdominale profonde qui vous aidera à  donner de l’ampleur à votre voix
  • Assouplissez souvent votre mâchoire et articulez souplement : est-ce difficile, cela provoque-t-il des limitations ailleurs ?
  • Modulez le débit de votre parole et la hauteur de votre voix plutôt que de chercher à forcer en intensité, notamment lorsque vous racontez une histoire

Votre façon de communiquer

Au niveau de votre manière de communiquer, qui est aussi en jeu dans le maintien d’une bonne santé vocale :

  • Rapprochez-vous de votre interlocuteur plutôt que de hausser le ton : privilégiez toujours les déplacements au cri
  • Baissez l’intensité de votre voix dès que vous sentez que votre interlocuteur entre en conflit avec vous
  • Regardez votre public et donnez à votre voix une portée égale à celle du regard que l’on pose sur les personnes les plus éloignées sans tirer sur votre cou vers l’avant et en laissant votre dos et votre nuque tranquille.
  • Accompagnez votre parole de gestes qui renforceront le message que vous cherchez à faire passer
  • Ne criez jamais

Adoptez des habitudes

Enfin adoptez sans réserve quelques bons principes en hygiène vocale et quelques habitudes salvatrices :

  • Humidifiez l’air, aérez les locaux et buvez régulièrement : un mucus bien hydraté protège mieux les cordes vocales.
  • Evitez tabac, alcool, café, nuits blanches et anxiété …
  • Suivez un cours avec un bon professeur de chant lyrique : vous aurez d’excellentes bases pour envisager de conserver une voix jeune longtemps, même si vous ne persistez pas dans le domaine du chant classique.
  • Entraînez votre voix quelques minutes chaque jour en lisant, vocalisant, respirant
  • Adoptez la sophrologie, le yoga, le qi gong ou les méthodes de travail postural, véritable bain de jouvence pour la voix, telles que la technique F. M Alexander ou la méthode Feldenkrais.

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